Nouvelle organisation 2010
8.06.2010 NOUVELLE ORGANISATION DU PLACEMENT FAMILIAL
Courant juin, quelques collègues (fort peu) ont reçu de leur responsable enfance la note de madame Dorliat intitulée "Modalité d'organisation concernant les enfants confiés aux assistants familiaux salariés du département". Cette note remet en cause en profondeur l'organisation du placement dans le département. Nous vous invitons à en prendre connaissance.
note placement familial départemental juin 2010
La lecture de ce document nous laisse perplexe. Nous ne sommes pas opposés au changement, toutefois nous avons le sentiment que ce document entérine la fin de l'organisation actuelle sans en proposer de nouvelle vraiment claire. La fin de l'organisation actuelle, c'est l'affirmation en page 2: "La situation de l'enfant est entièrement de la responsabilité du cadre ASE de la MDR de l'autorité parentale" et "L'accompagnement de l'enfant dans sa nouvelle famille d'accueil est assuré par le référent de la MDR d'autorité parentale...". Déjà auparavant le secteur d'autorité parentale était dominant, de fait. Maintenant, quelle sera plus précisément notre place dans ce dispositif, on ne sait pas trop. Aurons-nous un contact avec le référent AP, cela reste à voir dans la réalité.
Curieusement cette nouvelle organisation ne concerne que les salariés du département, pas ceux du secteur associatif, bien que les enfants pris en charge soient également sous la responsabilité des cadres de la MDR d'autorité parentale. Le maintien ou le renforcement du lien est réaffirmé dès lors que celui-ci n'est pas néfaste pour l'enfant. Et là est tout le flou... Les psychologues n'apparaissant pas dans cette note, on peut se demander qui juge qu'un lien est à espacer, à maintenir ou à renforcer. Et sur quels critères? De ce point de vue il n'y a ici aucun progrès par rapport à l'organisation précédente, nous restons dans la subjectivité de chacun des travailleurs sociaux. Cette note donne une forme à l'encadrement administratif, mais pas de contenu aux procédures de travail, pas de référence au respect des besoins des enfants. Le secteur d'autorité parentale est trop souvent très distant des enfants, sourd à nos demandes, muet face à nos questions. Si dorénavant il est seul maître dans la gestion des situations, quelles garanties peut-on attendre pour que nous soyons entendus et pris en compte? Qui médiatisera les inévitables conflits? Ce texte nous pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses.
Beaucoup de travailleurs sociaux acteurs de terrains ne semblent guère y souscrire. Côté placement familial eux aussi ont du mal à se faire entendre de l'autorité parentale, à en obtenir des réponses.
Faute de clarté procédurale et de critères clairs, il est probable que ces consignes se heurtent à la réalité et ne puissent en l'état être mises en œuvre. Il faut dire que les enfants ont une immense capacité à ne pas correspondre aux analyses administratives, dans nos métiers les situations appellent quasiment à chaque fois une réponse originale, unique. C'est peut-être aussi le charme de notre profession, nous inciter chaque jour à inventer, à créer, à innover pour tenter de trouver une réponse la moins mauvaise possible aux difficultés des enfants.